Les voyages, les hôtels, les inspirations de Marianne Borthayre

À la tête de 6 hôtels, dont un à Toulon, et d’un groupe de 150 collaborateurs, Marianne Borthayre transforme des lieux emblématiques en expériences hôtelières. Son crédo  : rendre inspirants les séjours en dehors de chez soi. Dans les prochaines semaines, une septième adresse ouvrira ses portes à Avignon. L’hôtel des Monnaies et l’hôtel Niel, non loin de la Cour des papes, reprennent vie.

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Il y a des parcours qui s’écrivent comme des romans, où chaque chapitre révèle une évolution, une transformation, un rêve en construction. Celui de Marianne Borthayre est de cette trempe. Cette native de Montevideo en Uruguay, qui a grandi à Buenos Aires, a commencé sa carrière dans une société genevoise de la gestion de patrimoine comme responsable de zone Afrique et Amérique latine. Puis elle intègre la maison de parfum Givenchy, en tant que chargée d’export pour le marché sud-américain. Ces deux expériences sont formatrices et upgradent son diplôme de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP) ; elles lui enseignent en particulier l’excellence, l’art du détail et le sens de la mise en scène. Son œil critique s’aiguise aussi en matière d’hôtellerie à force de parcourir le monde et de poser ses valises dans de nombreux établissements. « À chaque voyage, je logeais à une adresse différente pour tester les concepts, voir ce qui se faisait, se souvient Marianne. Je ne connaissais rien à ce monde, mais cette période m’a permis d’exprimer ce que j’aimais, ou non ». 

La maternité et l’envie d’une vie plus sédentaire rebattent les cartes et l’incitent à écrire un nouveau tome en capitalisant sur son background d’une quinzaine d’années. Le père de ses deux filles, Jean-Luc Mathias, connu pour avoir créé la Cour des Loges, lui propose de s’associer et de repartir d’une feuille blanche sur un projet hôtelier. « À cette époque, je n’avais pas d’expérience dans ce secteur, mais j’avais la légitimité d’avoir vécu quasiment quinze ans dans les hôtels, confie cette passionnée d’architecture. J’avais vraiment des choses à dire. D’autant que dans le parfum comme dans l’hôtellerie, il s’agit avant tout d’évoquer des émotions, de créer une signature reconnaissable entre toutes  ».

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Cette philosophie porte ses premiers fruits en 2003 dans l’hospitalité et donne naissance à èhôtels-Collection, avec l’ambition de réhabiliter des lieux historiques pour en faire des hôtels de caractère. Le premier projet est le Collège Hôtel, dans un immeuble des années 1930 du 5^e arrondissement, où l’univers scolaire est revisité avec une pointe de nostalgie et d’humour. Suivront l’Ermitage Hôtel, perché sur les hauteurs du mont Cindre, le Fourvière Hôtel, ancien couvent du XIX^e siècle métamorphosé en établissement 4 étoiles. « Notre travail ne se résume pas à la rénovation, précise Marianne Borthayre. Nous insufflons une nouvelle vie aux lieux, dans le but de les rendre inspirants pour ceux qui les visitent ». Une vision qui se traduit par une attention particulière aux matériaux, aux couleurs et à la mise en lumière du patrimoine architectural. Ici rien d’ostentatoire. Pour Marianne, l’éclat ne se mesure pas en dorures ni en extravagance, mais en expériences. « Le vrai luxe, c’est d’avoir le sentiment d’être ailleurs, de pouvoir se déconnecter tout en étant relié à un lieu, à son histoire, à une ambiance », affirme-t-elle.
Ce souci du détail se retrouve dans chaque chambre, chaque couloir, chaque espace commun de ses hôtels. Le mobilier comme la décoration est chiné aux Puces du Canal, au marché des puces de Saint-Ouen ou chez les brocanteurs de L’Isle-sur-la-Sorgue. Aujourd’hui, èhôtels-Collection comprend 6 hôtels, dont un à Toulon, et emploie quelque 150 collaborateurs. En 2027, une septième adresse ouvrira ses portes à Avignon. Marianne Borthayre et Jean-Luc Mathias redonneront vie à l’hôtel des Monnaies et à l’hôtel Niel situés à proximité de la Cour des papes. 

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Indépendante, audacieuse et visionnaire, Marianne Borthayre prouve qu’il est possible de conjuguer passion, exigence et rentabilité sans jamais renoncer à l’authenticité : « Je crois à l’intuition, à l’émotion et à la force des lieux ». Une maxime qui, sans aucun doute, continuera d’écrire les chapitres futurs de sa vie.

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ehotelscollection.com

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Texte : Vincent Feuillet
Photos : Didier Michalet, DMKF