Sébastien Baril : en pôle position chez Ferrari

À 40 ans, Sébastien Baril a pris les commandes de Serge Ferrari. Premier dirigeant non issu de la famille créatrice de ce groupe isérois, il tisse une toile créative, durable et distinctive aux quatre coins du monde.

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Quand Sébastien Baril rejoint en 2005 Serge Ferrari, il est loin de s’imaginer de prendre les rênes, dix-sept ans plus tard, du spécialiste mondial des toiles tendues et des tissus techniques. Et pourtant, le jeune diplômé d’un master d’ingénieur spécialisé dans les matériaux composites a été nommé en janvier 2022, année de ses 40 ans, président du directoire du Groupe.

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Une belle évolution professionnelle pour ce passionné de montagne, hiver comme été, qui a débuté comme chef de projet R&D sans savoir vraiment où il mettait les pieds. « Avant de postuler pour ce premier emploi, je n’avais jamais entendu parler de cette entreprise familiale iséroise, se rappelle le Savoyard. Les dirigeants m’ont donné ma chance que j’ai su saisir. Une à une, j’ai gravi les marches passant de chef de produit à vice-président de la business unit Industrie, puis du marketing et de la transformation digitale avant d’être VP des projets stratégiques jusqu’à devenir le premier dirigeant non issu de la famille Ferrari ». En 2019, Sébastien et Romain Ferrari, les deux fils du fondateur Serge, décident de se retirer de la partie opérationnelle. Leurs choix se portent sur Sébastien Baril avec lequel ils ont noué au fil du temps des liens de confiance et d’amitié. Pendant deux années, le futur dirigeant se prépare à endosser ses nouveaux habits. Il reprend ses études et suit un MBA à l’Université de Lausanne. 

« Une incroyable opportunité qui m’a permis d’élargir mes compétences, explique ce féru de RSE. Cette formation a complété mon cursus d’ingénieur et m’a ouvert le bagage nécessaire pour diriger un tel groupe. Inspiré Emmanuel Faber, patron de Danone, j’ai souhaité mettre en place un style de management collaboratif et horizontal. J’écoute beaucoup le terrain avant de prendre des décisions ».

Au sein de cette PME de 1 300 collaborateurs, l’humain est d’ailleurs une composante essentielle de ce concepteur et fabricant de toiles destinées aux marchés de la protection solaire, l’architecture tendue, la structure modulaire et le mobilier. De la toiture du Groupama Stadium de Lyon aux œuvres d’Anish Kapoor en passant par la façade d’un bâtiment du FBI et les assises Lafuma et Fermob, les matériaux composites souples de Serge Ferrari se déploient dans plus de 80 pays. 

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Prochain challenge : les Jeux olympiques de Paris 2024. Les installations VIP, les infrastructures journalistiques, la logistique, la signalétique… bénéficieront d’un savoir-faire siglé Serge Ferrari. 

Pour relever ce défi, le chef d’entreprise compte égal-ement sur sa politique d’innovation, « l’une des clés de notre réussite ! ». Il a investi 4,3 millions d’euros dans un nouveau centre de R&D inauguré en juin dernier sur le site historique de Rochetoirin. « L’enjeu que nous posons est simple à exprimer, mais complexe à relever : offrir, demain, le même niveau de performance en mobilisant moins de ressources naturelles, dans le cadre d’une économie de la construction plus légère et plus durable », précise-t-il. D’ici à 2030, Serge Ferrari s’engage à baisser son empreinte carbone de 30 %. 

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Auteur : Vincent Feuillet
Photo : Nicolas Robin

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