Aurélien Veyrat s’expose chez RBC Lyon

À l’invitation de Vincent Roustit, responsable de projets d’aménagement privé chez RBC Lyon, et en collaboration étroite avec Loïc Bigot, fondateur de Tools Galerie, le designer Aurélien Veyrat est convié à s’exprimer et investir l’espace du showroom du Cube Orange.

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Une démarche innovante pour RBC Lyon, qui prend tout son sens dans le cadre d’une architecture singulière, au sein du Cube Orange.
Une première pour un lieu généralement dédié à la présentation et à la diffusion des collections de grandes marques internationales. Cette initiative offre au public et aux professionnels un regard sur la cohabitation des langages et sur l’exercice du design.

Cette exposition met en perspective l’activité du designer Aurélien Veyrat – liée aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux, dans un contexte d’édition ou à travers des expériences personnelles en série limitée.

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AURÉLIEN VEYRAT – SIMPLICITÉ ARCHAÏQUE ET MAÎTRISE INDUSTRIELLE

Avec le langage artistique du projet Fragments autour de la brique, le vocabulaire du design de mobilier de ses éditions Objet Optimisé, Aurélien Veyrat s’interroge sur la poursuite du développement des techniques et process modernes et sur l’arrêt du progrès effréné pour revenir à l’essentiel.
Détecteur précoce de talents contemporains, Loïc Bigot fondateur de Tools Galerie nous permet aujourd’hui de faire rayonner le travail du designer

Tools Galerie – Son nom exprime son identité. Les œuvres présentées par cette galerie révèlent un lien étroit entre le savoir-faire technique et le design, entre une idée et sa réalisation physique.

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FRAGMENTS

Ce projet est né de la volonté d’associer les pratiques et sensibilités artistiques de deux créateurs : Lise Roussel, peintre, et Aurélien Veyrat, designer.

Amorcées à Lille en 2018, leurs recherches se sont rapidement concentrées sur ce matériau ancestral et toujours en adéquation avec l’innovation contemporaine : la brique. Celle-ci met à l’honneur la terre cuite, matière vernaculaire par excellence, pilier de l’histoire de la construction et du bâti architectural.

La brique, modeste et humble, est certainement le plus ancien matériau de construction créé par l’homme, tout en étant très utilisé dans l’architecture du XXIe siècle et les réalisations d’avant-garde. Par accumulation et par combinaisons, ce simple parallélépipède évolue et se décline à l’infini.
Le feu transforme la terre et l’eau – de la boue – en une matière plus dure que la pierre. Universel et alchimique, ce pavé d’argile nous invite donc à nous questionner sur notre environnement et établit un lien direct entre l’architecture et le paysage : la matérialité de la brique dépend de son site et de sa veine d’extraction, elle est le témoin direct des strates géologiques d’un territoire unique.

Les sculptures de Fragments, notamment les « colonnes », évoquent d’immenses carottages tectoniques prélevés dans les sols et rappellent ainsi les différentes couches de sédimentation qui se sont constituées au fil des millénaires, en érigeant une esthétique de l’archéologie.
Aujourd’hui en occident, les briques sont fabriquées de manière industrielle et dépendent de systèmes de construction. Lise Roussel et Aurélien Veyrat ont souhaité allier la rusticité de la matière naturelle et les technologies utilisées dans l’industrie en découpant et façonnant leurs briques. Celles-ci sont devenues des modules qui paraissent érodés grâce à un procédé systématique et technologique.

Toutes les sculptures de Fragments sont montées à cru, c’est-à-dire sans l’utilisation de joints ni de mortier, et assemblées à partir de principes géométriques simples qui s’inspirent d’éléments architecturaux de base. Colonnes, murs, piles de soutènement… face à ces fragments isolés, nous assistons presque à une architecture brutaliste de la ruine.

Mais ces constructions sont aussi des prouesses inattendues, réalisées de fait à l’aide de machines industrielles qui rendent possible ce que la main seule ne pourrait faire. Leur élaboration est le fruit d’une mise au point complexe. C’est l’expression d’un dépassement, à l’origine de ce que nous nommons « progrès » : la capacité humaine à trouver des solutions, à dépasser les obstacles pour trouver une nouvelle perfection.

Il y a plus de 3000 ans, la Genèse relatait la construction de la tour de Babel, réalisée en briques. Cet épisode a considérablement influencé l’histoire collective, avec comme point de départ une brique, objet d’une grande capacité structurelle qui tient dans la main, devenu ensuite synonyme de l’orgueil de l’Homme.

En 2020, la brique semble à nouveau questionner les fondements de notre monde civilisé par son ambiguïté : incarnant une simplicité véritablement archaïque, elle est devenue le symbole de l’ère industrielle, de la série, de la norme, de la maîtrise.

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